lundi 28 août 2017

Les murailles

Au long du Moyen-Âge, les habitants de Calvisson furent protégés, en même temps ou successivement, par trois "murailles".

La plus ancienne autour du Château, bâtie vraisemblablement en même temps que celui-ci. Mais pratiquement impossible de donner une date précise.
La première mention qui en apparaît dans les ouvrages est datée de 1078 : Calvisson a un puissant château qui appartient aux vicomtes de Nîmes, les Bernard-Aton.
Il est permis de penser qu'il y avait autour des habitations ...

En se promenant aujourd'hui dans les vestiges du château, on imagine aisément la configuration. Et une carte postale ancienne disponible sur le site Internet de la Mairie est tout à fait démonstrative.


De 1439 à 1488, les actes des notaires mentionnent "le fort de Calvisson".

En 1490, des actes notariés minutent un "fort vieux" où se trouvent quelques "casals" ou "masures" qui font l'objet de transactions.


La deuxième enserrait l'actuel village ancien, bâti sur la pente vraisemblablement du haut (le château) vers le bas (la rivière) au fur et à mesure du temps.

Impossible également de dire quand la construction en fut entreprise. Certains auteurs écrivent que ce rempart fut achevé dans les années 1480-85.

Mais en 1488, un acte notarié minute la vente d'un casal "dans le bourg de Calvisson ... confronte la rue de Peyreguissio ...". Et en 1489, un autre acte est passé pour la vente d'une maison "sise aux bourgades de Calvisson ... jouxte la rue publique droite vers l'église ... confronte ... la rue dite del Peyreguis".

Il est toutefois attesté par les registres consulaires que cette "muraille" existait en 1590.


La troisième est celle qui, vraisemblablement, entourait Paloquine, (ou Palanquine selon les graphies), hameau contigu à l'un ou l’autre village mais qui en a toujours été séparé.

Ce hameau est mentionné par les notaires dès 1445 et semble avoir été établi et occupé bien auparavant.

La liaison avec l'existence d'un rempart provient de son nom même : une palanque est un mur de défense fait de pieux de bois fichés en terre.


mercredi 23 août 2017

Le clos remarquable

Un terrain enserré par la rue des Garrigues et par la rue Neuve qui a été "classé" au plus récent Plan Local d'Urbanisme.

On le voit en photo aérienne d'aujourd'hui sur le site Internet de l'Institut Géographique National (https://www.geoportail.gouv.fr).

Ces beaux arbres, quand ont-ils été plantés ?

Alors, remontons le temps ...


En 2002, le potager n'existe pas. En 2006, il est présent.
En 1981, le terrain semble en friches. En 1986, les arbres ont été plantés.
De 1954 à 1978, ce semble être une vigne.
À remarquer : l'ombre rectiligne qui traverse le terrain du nord-ouest au sud-est.




 
Sur cette photo qui pourrait être de 1962, on voit bien qu'une vigne est plantée.
Et il y a une trace très nette au sol, qui ressemble fort à une base de mur enfouie.







Pour finir, la photo la plus ancienne du site Internet IGN "Remonter le temps" : 1946.
Toujours cette trace rectiligne, qui semble cette fois-ci sortir de terre.

Alors, je me pose la question : un vestige de l'ancienne muraille ?...


mercredi 16 août 2017

Le moulin à blé de Flouran

L'inventaire du notariat le mentionne ou le suggère dans plusieurs actes.

En mars 1465, Messire Guillaume MICHEL, prieur de Calvisson, achète la moitié d'un moulin à blé, avec ses dépendances et paissières (barrages qui dérivent l'eau de la rivière vers les meules du moulin) au terroir dit "al Flouran" proche le chemin allant à la fontaine de Cinsens (Sinsans) vers Saint-Étienne-d'Escattes.
Parmi les confronts (propriétés adjacentes) est cité Antoine RAYNOARD, de la Palanquine.

En novembre 1469, des frères GAUFFRED achètent un droit d'eau (droit de puiser l'eau d'une rivière pour faire fonctionner un moulin) et des biens fonds (terres et bâtiments) qui jouxtent un moulin.
Parmi les confronts est encore cité Antoine RAYNOARD, de la Palanquine.

En février 1543 est tranchée une contestation de propriété au sujet des rives de la resclause (le bief amont) du moulin de Floran et des dépendances d'un moulin voisin, appelé de Gaufrèze (à rapprocher de GAUFFRED ci-dessus ?).
Pour délimiter, sera faite une muraille de pierres essuytes (pierres sèches) de six pans (1,32 m) de haut.
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Ainsi, près du lavoir de Florent aujourd'hui, il apparaît qu'existaient sur la Cagaraule (aujourd'hui l'Escattes) deux moulins : de Flouran (en aval) et de Gaufrèze (en amont).
Difficile de se les représenter ... même si le cadastre de 1835 (plan Napoléon) permet d'en déterminer un ... Celui de Gaufrèze ou celui de Flouran ?...

En aparté, que signifie "flouran" comme écrit en ce temps-là ainsi que sur les registres consulaires en 1591, alors que l'on dit et écrit aujourd'hui "Florent" ?...

On parlait alors, plus que l'on écrivait, un patois à base d'occitan, exprimé avec un accent vraisemblablement plus prononcé ...
Je n'ai pas trouvé "flouran" ni "flour" ; mais j'ai trouvé "flor", qui signifie "fleur".

Ainsi donc des champs de fleurs particulièrement fournis ?
On est au pied du versant nord de la colline du Château, sur des terrains proches de la rivière, qui aurait pu s'étaler plus largement qu'aujourd'hui ...

mardi 8 août 2017

L'inventaire du notariat ...

Il est sur le site Geneanet.org un "inventaire sommaire du notariat de Calvisson" (parmi d'autres inventaires d'archives) réalisé par M. Yannick Chassin du Guerny, qui fut documentaliste (et peut-être "mieux titré") aux archives départementales du Gard.

Un document pour moi exceptionnel, qui permet d'apprécier une partie de la vie des habitants de 1418 à 1584, période couverte par le relevé.

166 ans d'événements et anecdotes, privés comme publics, retracés en actes des notaires ... À titre de comparaison, la période irait de 1851 à nos jours.

J'en ai extrait des noms (des seigneurs, des consuls, des "curés", ...) des "monuments" (églises et prieurés, mais aussi moulins et hôpitaux), des lieux (on les retrouve encore aujourd'hui) et des événements et anecdotes, et autres encore qui seront intégrés dans diverses pages à constituer par thèmes.

Mais pour aujourd'hui, une anecdote ...
Par acte du 6 juin 1419, divers femmes ou veuves et parents se sont rassemblés pour faire un emprunt afin de payer les rançons de leurs maris et enfants prisonniers entre les mains des hommes d'armes du vicomte de Lomagne (c'était alors la guerre entre les Armagnacs et les Bourguignons, et des batailles entre Jean, comte de Foix et Louis de Chalon, prince d'Orange).

"Magnifique et puissant" Raimond d'Apchier, chevalier, chambellan du Roi, était en ce temps seigneur des baronnies de Calvisson et Marsillargues ainsi que de Saint-Alban en Gévaudan.