Les "forts"

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Au fil du temps, de l'an mil (et peut-être plus tôt) jusqu'à la Révolution, les habitants de Calvisson, comme ceux d'autres villes voisines, se sont regroupés en unités d'habitat qui sont souvent appelées des "forts", organisés en "ville close" protégée des intrusions.
On n'était pas à l'intérieur de "remparts", qui auraient été destinés à s'opposer à des machines de guerre amenées pour assiéger la ville ; on était peut-être à l'intérieur de "murailles" percées de "portes" et de "passages", spécialement construites pour empêcher les "indésirables", comme les pauvres et les malades, d'entrer dans la ville. Peut-être même n'y avait-il pas de muraille, mais simplement des portes pour fermer les rues ...

Ainsi, Calvisson fut organisée en trois "forts" :
- le premier était le "vieux village", sur le puech à l'entour des actuels vestiges du château ;
- le deuxième, plus tardif, fut "le village de pente" ;
- le troisième était le quartier de Paloquine (ou "Palanquine"), souvent dit "hors les murs".

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Le "Fort Vieux"

On trouve cette appellation dans le compoix dit de 1588, au compte de la Communauté (V°Brozer) : "le Fort Vieux au-dessus du village, confronte ... , contient quarante huit cestérades (≈96 000 m²)".
La superficie "déclarée" et l'examen des confronts permettent de l'imaginer tel que tracé ci-contre sur un extrait du plan cadastral Napoléon.

C'est la ville au temps de Guillaume de Nogaret.
Était-elle entourée de murailles ? Je pense que non. Mais elle était vraisemblablement close par des portes : aujourd'hui sur le chemin Guillaume de Nogaret, on voit très nettement ce qui ressemble à des seuils très anciens. Et en mai 1480, un acte notarié est "fait au portal bas du fort de Calvisson".
Le château (celui existant du temps des Bernard Aton, démantelé en 1575 sur ordre du Maréchal de Damville) était-il à l'emplacement des vestiges visibles aujourd'hui ? Peut-être ... Peut-être pas ... Ces vestiges, c'est sur, sont ceux du château (re)construit à partir de 1598 par les Louet.
Il y avait dans la ville une église : Saint-Pierre. Ce pourrait être la chapelle du château fréquentée par l'ensemble des habitants (la Réforme n'existait pas encore) [une hypothèse qui mérite considération, émise par mon ami Nicolas LAWRIW, paléographe à Congénies]. Mais en mars 1481, l'église est dite "autrefois de Saint-Pierre".

On trouve la première appellation "fort vieux" dans un acte d'octobre 1490.

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Le village de pente

Le premier habitat groupé, non clos, semble y apparaître dans un acte notarié de mars 1461 : est vendue "une maison dans les bourgades de Calvisson ... confronte biens de Noble Gaucelin de BOULOGNE". Puis en 1469 y est vendue une maison qui "jouxte rue et place et autre rue vers l'hôpital" (la placette devant la halle aujourd'hui ?).
En janvier 1487, est vendue une "maison sise dans le bourg de Calvisson, jouxte place vers l'église et la rue Droite" (la même placette et la Grand-rue aujourd'hui ?).
Dans un acte notarié d'avril 1488, on trouve mentionnée la "rue de peyreguissio dans les bourgades (un village sans enceinte) de Calvisson" ; puis, un peu plus tard, la "rue du Periguis dans le fort (un village clos) de Calvisson".

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