Les sources

Outre les deux rivières (Rhôny et Escattes) et les valats (fossé empli d'eau naturellement), il y a sur le territoire de la commune plus de quarante points d'eau, sources, résurgences et autres boulidous (où l'eau sort du sol en bouillonnant).
Ils ont été recensés, de façon quasi exhaustive, dans un document élaboré par le Conseil des Sages, mis en ligne sur le site Internet de la Mairie (ici).

Ces points d'eau sont le plus souvent "en pleine campagne". Mais cinq d'entre eux sont très proches du village et font partie de son histoire :
- Fontanilles, la source "historique" et bienfaitrice,
- la Font Vieille, qui porte bien son nom, étant la plus ancienne connue,
- la Font de la Croux, fort discrète,
- La Grenouille et
- Plaisance, les plus secrètes.

Les lignes suivantes vont conter brièvement leur histoire.

* * * * * * * * *

Fontanilles

La plus éloignée mais la seule qui sourde plus haut que le village. Ce qui explique qu'elle ait été la seule captée pour l'alimenter en eau "courante".
En 1592, un *maistre ingénieux fontanyer* la fit arriver près du centre du village : "la Placette" alors, la place du Dr Farel aujourd'hui.
J'y ai consacré plusieurs billets.

* * * * * * * * *

La Font Vieille

Elle sourd dans le jardin d'une maison, au passage de Plaisance, et se déverse dans la rivière. Deux anecdotes pour cette vénérable...
En 1591, lors de la reconstruction du moulin à huile (Moulin des Armes) attenant au premier temple, les consuls envisagent de la capter pour en alimenter le puits. Après études et hésitations, c'est finalement la rivière qui sera utilisée.
En août 1850, le conseil municipal envisage d'en faire partir un canal à construire pour alimenter les bassins de la place du Pont. Ces bassins, alors situés au centre de la place et alimentés par la source de Plaisance, étaient périodiquement à sec alors que la Font Vieille coule en permanence. Je n'ai pas trouvé trace d'une réalisation de ce projet.

* * * * * * * * *

La Font de la Croux

Aussi dite "Font de la Croix", elle sourd sous une maison dans le triangle "place Mathieu, avenue du Maréchal de Lattre, avenue du 11 Novembre" et s'échapperait par un souterrain ancien sous la rue de Fouillaquet jusqu'à la rivière. Deux anecdotes encore...
En juin 1596, c'est la "font de Larboux". Le baron de Calvisson demande aux consuls de la couvrir pour éviter les accidents, voire les noyades, sous peine de "protester contre lesdits consuls". Le conseil arrête alors qu'on la fera "accoutrer et couvrir".
En décembre 1688, elle est mentionnée dans un inventaire des biens et droits de la Communauté fait par les consuls ; il y est précisé que "l'eau n'est pas bonne à boire".

* * * * * * * * *

La Grenouille

On dit qu'elle alimentait autrefois le lavoir de Florent.
Les travaux de réfection de la rue Paloquine en 2018 ont permis de retrouver la citerne souterraine qui recueillait ses eaux ; elle était à sec, visiblement depuis un temps certain. Le lavoir est aujourd'hui alimenté pas le réseau de Fontanilles.
Elle est ainsi mentionnée dans l'inventaire de décembre 1688 : "fontaine proche du lieu appelé Flourans y ayant des piles servant à abreuver le bétail et y ayant tout proche un couvert dans lequel il y a une branche de la douve de ladite fontaine à deux canons".
Un "lavoir" et un abri couvert existaient déjà...

* * * * * * * * *

Plaisance

Elle court encore sous les jardins de la rue de Plaisance, où il y a plusieurs puits.
Dans les années 1800-1860, elle alimentait la fontaine-abreuvoir-lavoir qui était au centre de la place du Pont. On dit que plus avant encore elle alimentait la maison curiale sise entre l'église et les restaurants actuels. Mais aussi, elle était souvent à sec...
Aujourd'hui, il n'en reste plus qu'un souvenir : un tuyau dans un "tabouret" pris dans le mur qui entoure le jardin de la banque.

********************

À Sinsans, le plan Napoléon ne mentionne aucun point d'eau aménagé. Mais en 1688, l'inventaire des consuls mentionne "une fontaine et un puits au devant du moulin à huile du sieur Margarot et du four commun".
Et il existe cette carte postale oblitérée en 1911 (collection de la Mairie).
Le bassin du griffon est toujours visible aujourd'hui, mais il est rempli de terre ... et de fleurs à la belle saison.

À Bizac, pas plus de point d'eau au plan Napoléon. Mais l'inventaire de 1688 mentionne "trois fontaines", sans aucune précision sur leur emplacement.
Près de "l'Arbre de la Liberté", on pouvait encore voir, il y a quelque temps, les restes d'une sorte d'auge en pierre qui aurait été alimentée par une pompe à main ...
Le dernier vestige ?...