jeudi 25 novembre 2021

Au Jeu des Boules

Tout habitant de notre Ville sait où se trouve aujourd'hui le terrain de boules municipal ; un plan semble superflu, voire inutile ...

Mais au compoix dit de 1588, tout un quartier, non bâti, était nommé "au Jeu des Boulles". L'examen de quelques "pièces" (parcelles) et de leurs confronts permet de le situer, en partie, sur une photographie aérienne IGN®, dans cette image qui sera complétée au fur et à mesure des découvertes :

L'Histoire a parfois des coïncidences ...

dimanche 7 novembre 2021

Revue sommaire des lieux de pouvoir de nos édiles

Aujourd'hui, les conseillers municipaux sont assemblés pour décider dans la "salle du conseil" (aussi salle des mariages) de notre Mairie : un bâtiment du 19è siècle, presque au sommet de la Grand-rue, d’accès un peu compliqué et fatigant, mais récemment rénové et où on est est fort bien accueilli.
Pendant les travaux d'aménagement, les assemblées furent "déportées" aux Ateliers municipaux. Et la pandémie COVID a remis en usage le Foyer communal.

Un bâtiment du 19è siècle … Alors, où les assemblées se tenaient-elles auparavant ?

* * * * * * *

L'Histoire dit qu'en 1318, les deux consuls de notre ville, Jean Coiran et Guillaume Montredon, sont enlevés, "à la cabane de Bédilhan", par les gens d’armes du Seigneur d'Uzès, alors en conflit de prééminence de justice avec le Seigneur de Calvisson, Raymond de Nogaret.

Deux consuls "nommés" directement par les habitants assemblés en "conseil général" (en ce temps là, on ne dit pas "élection"). Un "mode de sélection" simple : sont Premier et Second Consuls ceux qui ont été "nommés" le plus souvent ; les suivants sont conseillers, à concurrence du nombre, variable au fil du temps, composant le conseil.
Plus tard, le *système électoral* se compliquera pour devenir plus *sélectif* ...

Où les réunions se tenaient-elles ? Difficile, voire impossible, d’en trouver le lieu.
À cette époque la Ville et ses habitants étaient installés au "fort vieux au-dessus du village (compoix de 1588) … ruiné à l’occasion des guerres … ne demeurant que les seules ruines, les vestiges et les apparences des anciens fondements ... (Mme de Castelane, veuve du Baron Pierre de Louet, en 1571)".

En mai 1482, pour attribuer le "prix-fait" (marché de travaux) qui poursuit la transformation de l'église Saint-Saturnin (agrandissement et passage d'une architecture romane à une architecture ogivale, mais pas dans sa forme actuelle) le conseil consulaire est assemblé dans "la maison commune", sans que soit précisé son emplacement.
Des conseils se seraient-ils tenus un peu plus tard dans cette "église neuve" ? Peut-être, car en juillet 1489, devant notaire, le Prieur Dominique BARON notifie aux consuls des "lettres monitoires" de l'evêque de Nîmes pour que "les habitants ne (la) profanent plus" et que "les conseils généraux et privés ne soient plus tenus en ce lieu".

La première mention authentifiée d’un lieu de réunion "officiel" se trouve au compoix diocésain de 1548 (V°Brozer) : "à la plasse … le four et maison commune … confronte du levant la plasse … du marin la carriere de la Fabrerie (appelée aussi, comme aujourd'hui, la rue de l’Hôpital)".
Il y avait même une pièce servant de "cachot" ...
Les compoix de 1588 et de 1664 la situent au même endroit, reporté dans l'image ci-contre sur un extrait du plan Napoléon de 1835.

Le conseil général du 14 janvier 1590, le plus ancien dont le compte-rendu nous soit parvenu, est assemblé dans cette "Maison consulaire". Mais ensuite jusqu'en 1620, les conseils sont aussi assemblés soit "dans le moulin à huile", soit "dans le temple à l'issue du prêche".

Un croquis dessiné en 1698 par le notaire Antoine Petras, Procureur des Pauvres, dans le Terrier du Bureau de Charité (V°Brozer) confirme la situation de cette Maison, alors dite "de Ville", du four commun et de l’horloge de la Communauté.

En octobre 1750, parce que "cette maison est inhabitable tant l’hiver que l’été et les archives sont extrêmement humides et les papiers et titres de la Communauté pourrissent", le conseil décide d’en changer.

En mars 1752, après autorisation de l'Intendant du Languedoc et formalités faites, la Communauté vend la "petite" Maison consulaire mais conserve la maison voisine où se trouvent les écoles, le "four commun" et l’horloge.
Four commun qui sera plus tard nommé le "Grand Four", où se réuniront les conseils ; il sera transformé en 1871 en "école d’asile", puis servira d’assise, avec d’autres maisons démolies pour la circonstance, à "l’école des filles" de 1912 qui, bien plus tard, deviendra la Médiathèque.

Dans ce même mouvement de 1752, la Communauté achète aux héritiers de Charles Moynier la "Maison du Marquis" (que lui-même avait acquise en décembre 1714) pour en faire "une maison de ville et des archives" et "le logement du maître et maîtresse d’école et du secondaire (le curé ‘auxiliaire’)".
En mai 1754, les consuls la font entièrement réparer et mettre en état (les prescriptions techniques du cahier des charges contenues dans le "bail des travaux" remplissent 23 pages manuscrites) et font percer à travers les jardins une "rue publique" qui est aujourd’hui la "rue de la Mairie".

Le bâtiment nouveau sera alors appelé "l'Hôtel de Ville" dans tous les documents officiels.

En février 1847, la commune (Auguste Maroger étant maire), se trouve à l’étroit et achète pour s'agrandir la maison voisine inoccupée (cerclée de violet).
Dans le même temps, elle achète un autre bâtiment (cerclé en orange), une boulangerie abandonnée qui était auparavant le "petit four" ; le bâtiment sera démoli pour élargir la rue.

Les travaux de construction, reconstruction et aménagement sont entrepris en fin d’année 1847 et achevés en 1849.

Notre mairie a trouvé son aspect actuel et est depuis le lieu de réunion officiel de tous les conseils municipaux.