jeudi 15 février 2024

Statistique 1838

En 1838, Calvisson, comme toutes les communes du Gard, et peut-être de la France entière, fait l'objet d'une enquête statistique portant sur son histoire, son territoire, sa population et son économie.
Un questionnaire de 8 pages, fort varié, que l'on peut retrouver sur le site des Achives départementales (ici) et que j'ai compilé dans un fichier .pdf.

Des questions fort diverses, donc, et des réponses qui souvent remettent en cause les thèses et affirmations des *Historiens Anciens de Calvisson*.

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Pour le paragraphe "Histoire", le seul événement considéré comme marquant est *la Décade de Calvisson* de mai 1704, quand Jean Cavalier, célèbre chef camisard s'installa *dans la plus belle maison de la Ville* pour négocier avec le Maréchal de Villars la fin de *la Guerre des Camisards* (dite aussi *Guerre des Cévennes*) et nommée "guerre civile" dans cette réponse.

Le monument cité comme le plus ancien est "des restes de vieux remparts qui entourent une citadelle" (les vestiges du château) et un "bloc de bâtisse renversé par l'effet de la mine" (ce que Les Amis du Château appellent *la tour pétardée*).
Les "150 mètres de rempart du côté du couchant [sont] bien conservés ... au sommet du mamelon il y a un moulin à vent qui fut construit en 1798 sur les ruines d'un ancien château qui ne fut jamais couvert ... château vendu par M. de Nougaret, seigneur de Calvisson, à Jean Fosse, meunier, qui le fit démolir pour y construire un moulin."
→ Cette réponse met à mal la thèse soutenue encore aujourd'hui par les *Historiens Anciens de Calvisson* : un °moulin construit en 1714 par un meunier/boulanger nommé Valz° ...

Le site de la commune déclaré comme le plus "curieux" est "la montagne des moulins à vent [coupant le territoire] dans la moitié de sa largeur du couchant au levant, au haut de laquelle sont placés quatre moulins à vent dont un qui ne tourne plus aujourd'hui est un point trigonométrique de la nouvelle carte de la France comme il l'a été de celle de Cassini."
→ Ainsi, en 1838, le nom *Roc de Gachone* n'est pas écrit : ce nom n'existerait-il pas ?... Il y a toujours 4 moulins ; le *vieux Farinière* tourne toujours et n'a donc pas (encore ?) été détruit en cette année 1838 ... Par contre, le *moulin pointu* (signal de Cassini) ne fonctionne plus ... Trois thèses des *Historiens Anciens de Calvisson* encore mises à mal ...

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La commune compte 663 maisons et 800 familles pour "2 700 âmes" ; 2 450 sont protestantes et 250 catholiques (il n'y a pas d'Anabaptiste, ni de Quaker ni d'Israéliste) ; il y a un curé et un pasteur.

Il y a 1 maison d'école comprenant 7 classes élémentaires, apparemment mixtes *religions* (et *garçons et filles* ?), avec 4 instituteurs et 3 institutrices (→ N.B. Instituée par les lois Guizot de 1833 et 1836, "l'instruction primaire élémentaire comprend nécessairement l'instruction morale et religieuse, la lecture, l'écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système légal des poids et mesures". L'école publique obligatoire "Jules Ferry" ne date que de 1882), fréquentées par 160 élèves protestants et 15 catholiques. (→ 1 °maître° pour 25 élèves).

Il y a un Bureau de bienfaisance secourant une centaine de personnes.

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Le territoire est composé pour la moitié de vignes : 1 458 hectares ; il y a 581 hectares de terres incultes et seulement 420 hectares de terres labourables et jardins.
La production agricole est en conséquence : 5 000 tonnes de raisins destinés à la vinification et seulement 500 tonnes de céréales. Il est aussi produit 40 tonnes d'olives, pour l'extraction de l'huile.

L'industrie est également en conséquence : il y a 3 fabriques d'eau-de-vie (cités : Maroger, Beaucourt, Hebrard) qui produisent quelques 5 400 hectolitres de diverse qualités. Il y a aussi 1 fabrique de chapeaux mais la fabrique de draps recensée au cadastre Napoléon n'est plus mentionnée.
"Il y a une carrière en exploitation de grosse pierre froide de laquelle on tire des meules qui servent à broyer les olives".

Il n'y a point de marché mais se tient une foire annuelle le 4 septembre, où se vend "principalement la quincaillerie".