Un événement survenu pendant la troisième des "guerres de M. de Rohan" (aussi nommée "3è Rébellion huguenote" par les tenants du roman national) qui opposa, vraisemblablement de façon fortuite, les troupes protestantes dirigées par le Duc de Rohan à l'armée royale catholique alors commandée par le Maréchal d'Estrées, Il est rapporté dans l'Histoire générale de Languedoc (Vic & Vayssette - Tome 5 - 1745 - page 569 ss. - V° Gallica) et par le Duc de Rohan lui-même dans ses Mémoires (V° Gallica - p. 412 ss.) |
François-Annibal d'Estrées |
Début mai 1629, quand la ville de Nîmes, à prendre ou à défendre selon le parti, est la destination finale des deux belligérants, Estrées est à Saint-Gilles tandis que Rohan assiège Corconne.
Dans l'intention de secourir Corconne, Estrées part alors de Saint-Gilles avec 6 000 hommes de pied et 400 chevaux, vient coucher au Grand-Gallargues (Gallargues-le-Montueux) et prend la route vers Corconne. L'ayant appris, Rohan se retire à Sauve ; Estrées revient alors loger à Sommières.
Voulant "escarmoucher" Estrées pendant son retour, Rohan choisit pour cela "un pont sur le Vistre proche d'Aimarges" (aujourd'hui le pont de la Trouzelle, près de la ville du Cailar ?).
Il part donc, "dès la pointe du jour, avec 2 000 hommes de pied et 80 chevaux, pour prendre son logement [= établir le camp et les défenses de sa troupe] à Canisson [= Calvisson], grand bourg et tout ouvert ; ... [son] avant-garde commence à se mettre en bataille aux avenues les plus avantageuses, ... mais la grande chaleur qu'il avait fait tout le jour et le renom du bon vin qui était en ce bourg y avait attiré la plupart des officiers de toutes [ses] troupes, tellement qu'il fut impossible d'y donner ordre [= établir correctement le camp et les défenses de la troupe]".
Dans le même temps, Estrées part de Sommières pour Calvisson, peut-être pour y prendre également son logement, peut-être pour affronter Rohan.
Il y arrive après Rohan, dont il fait attaquer l'arrière-garde par 500 des ses mousquetaires. L'infanterie de Rohan s'installe alors "au château de [Calvisson], lequel est sur une petite montagne qui domine tout le village, et en rend l'attaque difficile ... Attaqués de toutes parts, fort furieusement mais sans ordre, ... l'attaque dura depuis deux heures après midi jusqu'à la nuit ... Les munitions de guerre manquaient à ceux de dedans, celles de bouche à ceux de dehors".
→ "Bourg tout ouvert" : il n'y avait donc pas de rempart ... contrairement aux allégations de certains des *Historiens Anciens de Calvisson* ... Et le château, qui ne peut être que le °château Louet 1597° dit "jamais achevé", put abriter l'infanterie protestante ... Surprenant, non !?
L'infanterie catholique, plus nombreuse, obligea finalement les assiégés à capituler : ceux-ci purent ainsi se retirer dans les Cévennes "en toute sûreté" sans que l'armée d'Estrées vienne sur leur chemin ; armée qui n'entra pas dans Calvisson, où les blessés °intransportables° des deux partis furent "retirés sûrement" pour y être soignés.
Le nombre des victimes de ce combat varie selon les protagonistes et leurs partisans.
Rohan écrit dans ses mémoires avoir perdu 50 ou 60 hommes "et le double de blessés ; du côté des catholiques romains il y eut plus de 400 morts et 800 blessés".
Selon Vic & Vayssette, "D'autres prétendent que les religionnaires perdirent 1 000 hommes. Une relation assure que le duc de Rohan perdit 500 hommes et 2 canons et que le maréchal d'Estrées n'eut que 120 hommes de tués".
Quoi qu'il en soit, une défaite pour le Duc de Rohan, qui sera suivie de la perte de Privas puis d'Alès, avant que le Roi Louis XIII accorde la Paix d'Alès ("Édit de grâce") le 28 juin 1629.
Un événement peu connu et peu raconté de l'histoire de notre Ville ...
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