"La Plasse" et "La rue qui va de la place au pont", chargées d'histoire, méritent qu'on s'y attarde.
Sur la gauche, la Médiathèque installée dans "l'école des filles" de 1912. En face, le long de la halle, débouche la rue des Fontaines, percée en 1646 à l'occasion de l'installation de la place couverte, et nommée alors la "rue neuve" ; ce nom perdurera jusqu'à la Révolution. Ci-contre à droite du texte, le plan établi en 1725 par le notaire Antoine Petras, "Procureur des Pauvres". |
→ Les Halles Construites en 1896/97 sur une structure de type "Eiffel", dans le style de l'architecte Victor Baltard, sur l'emplacement du vieux Marché Couvert (la "plasse" construite en pierres en 1646 -voir le panonceau sur le pilier gauche-). Le premier marché de Calvisson avait été créé sous François Ier. |
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Au fronton des portails, un noyer (?) sous trois tours crénelées, emblème attribué à Guillaume de Nogaret, seigneur de Calvisson en 1304. | Au revers du portail arrière, une peinture de Marianne, antérieure à 1896, alors fièrement dressée sur le toit d'une maison démolie pour la construction. |
→ Quelques 45 mètres plus bas, sur la gauche, la Mairie.
Le bâtiment dans sa structure actuelle date de 1848.
Il est construit sur les assises et vestiges de l’Hôtel de Ville de 1754, lui même édifié par réparation et réaménagement de la Maison du Marquis de Calvisson.
Cette Maison du Marquis, datant vraisemblablement du début du 17ème siècle, avait servi de casernement entre 1702 et 1714 (Guerre de Succession d'Espagne), à diverses troupes royales, dont une compagnie du "Royal Comtois".
Elle fut vendue fin 1714 "menaçant ruine" au notaire Charles Moynier puis rachetée en 1752 par la Communauté pour en faire son "Hôtel de Ville" ; la "rue de la Mairie" fut en même temps percée à travers les jardins, puis élargie en 1847 par l'achat-démolition d'une boulangerie (ancien "petit four") établie à l'angle avec la Grand-rue.
(voir mon article de novembre 2021 sur °les lieux de pouvoir ...°)
Son campanile abrite l'horloge communale, auparavant installée sur l'immeuble du Grand Four. On arrive à la cloche par une "vis" (un escalier), ... peut-être °le° vestige de cette Maison du Marquis.
L'histoire de la cloche est contée sur la plaque apposée à l'angle du bâtiment.
→ Encore 35 mètres plus bas, sur la droite au n°41 ...
Un immeuble dont l'entrée est commandée par une porte de style Louis XIII (fronton brisé à oculus), vraisemblablement la porte la plus ancienne de la ville.
Ce n'est pas "l'Hôtel de Montpezat" car au compoix (ancêtre du cadastre) de 1588 cette maison appartient à "Maistre Anthoine Merignargues, Viguier" de Calvisson, puis en 1664 à Antoine de Marc, seigneur de La Calmette (voir mon article de mai 2023 sur °l'Hôtel de Montpezat°).
Celui-ci la "remettra" en 1665 à la Communauté, qui la donnera en 1672 aux "Habitants faisant profession de la Religion Prétendue Réformée", qui la vendront en 1680 au notaire Pierre Raoux.
À la Révolution, elle est toujours propriété de la famille Raoux, après avoir servi de caserne et de maison curiale (peut-être l'explication de la croix que l'on voit dans l'oculus ...).
Un bâtiment datant apparemment des années 1750, dont on ne connaît pas encore l’origine ... Mais ce n'est pas la maison du Marquis, quoi qu'en aient écrit (et prétendent encore) les *Historiens Anciens de Calvisson*.
Aux compoix de 1588 et 1664, la famille du notaire Pierre Mon[t]bonnoux est propriétaire à cet endroit d’une maison de grande taille mais de construction beaucoup plus ancienne ; sa fille en hérite à son décès en 1690. On n’a pas pu faire le lien entre cette ancienne maison et la nouvelle.
Au cadastre Napoléon, elle appartient à un négociant important, de la famille Gilly. Elle fut ensuite la propriété de divers notables du village, dont l'un apposa ses initiales "A M" en monogramme de fer forgé au tympan de la porte.
Entre les n° 30 et 28, peut-être un appui pour la fenêtre à abattant d'une ancienne échoppe ...
Pour certains, il pourrait avoir été utilisé comme "table" où aurait été posée la Bible lors de cultes protestants, alors en plein air car interdits (c'était le temps des "bibles de chignon").
Encore un peu plus bas à droite, à l'angle de la rue Péréguis, un quelconque robinet de jardin : le souvenir d'une borne-fontaine installée là avant 1855, sur le circuit de la source de Fontanille.
L'eau, aujourd'hui "non potable", alimentait alors le quotidien des habitants du quartier.
une fente (bouchée) dans le mur, en haut à droite de la fenêtre.
Le vestige d'une boîte aux lettres …
Le postillon de la malle-charrette (Louis XV), comme le cocher de la malle-poste (après la Révolution), était alors à cette hauteur.
Il en existe plusieurs autres dans les rues de la ville ...
Au bas de la Grand-Rue se trouvait la porte du Pont, la plus monumentale de la ville ancienne.
"Menaçant ruine" elle fut entièrement rénovée en 1770 ; tout compris, elle faisait ainsi 5,80 mètres de large, 5 mètres de hauteur et 1,20 mètre de profondeur ... La Grand-rue aujourd'hui ne dépasse pas 5 mètres de large ... Difficile d'imaginer l'emplacement de ce °monument° ...
En novembre 1856, pour permettre d’élargir l’actuelle rue de l’Herboux devenue alors la route principale de Nîmes à Sommières, le conseil municipal décide que "ces piliers [de la porte] qui sont comme antiquités l’un des principaux ornements de la place, au lieu d’être détruits tout à fait, seront au contraire démolis avec le plus grand soin possible pour être replacés de l’autre côté du Pont à l’entrée de la ville" ... On ne les a jamais replacés ... ni retrouvés ...
Cette placette où convergent quatre rues était avant la Révolution une véritable °zone industrielle°.
La Maison Margarot était alors le moulin à huile "de Valz" qui avait pour voisin, dans la rue de l'Herboux, le moulin à huile "de M. de Fabrica", où la religion réformée fut prêchée avant la construction du premier temple ; le magasin de vêtements (à droite en contrebas) était le moulin à huile "de la Boulogne". À gauche en face, à l'angle de la rue Baratier (aujourd'hui une onglerie ?), était le "Moulin des Âmes du Purgatoire", aussi un moulin à huile, exploité au profit de la Communauté et ayant servi de °base° pour l'établissement du premier temple protestant de Calvisson.
Un peu plus loin à droite, aujourd’hui deux rideaux de garage : un peu avant (la porte ?) et là était le premier temple protestant de Calvisson, construit en 1591 par la Communauté des habitants, où le prêche fut prononcé jusqu’en 1656.
Il fut complètement °dépecé° et servit de °martyr° pour la construction du deuxième temple. Son "plat fonds" sera vendu, après plusieurs mises aux enchères infructueuses, en décembre 1653 à Jean Jaumeton, maréchal-ferrant, habitant voisin.
Il devint, vers 1780, la fabrique d’eau-de-vie de Philippe-Laurent de Joubert, Trésorier des États du Languedoc, où furent mis au point plusieurs procédés pour augmenter la quantité d’alcool produite à partir des vins passés à l’alambic et en améliorer la qualité (voir mes articles d'avril 2022 sur les temples de Calvisson et de juin 2023 sur Ph.-L. de Joubert).
Ces immeubles étaient alors de simples °rez-de-chaussée°.
→ Quelques pas plus loin, à droite, le passage de Plaisance et la passerelle sur l'Escatte ramènent au parking du 8 mai.
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