À lire les gazettes de la fin du 18è siècle, on se rend compte que le vin d'Alicante était alors très prisé. Pour exemple, on trouve cette petite annonce au "Journal de Nismes" du 12 juin 1788 (V°ici) : "vends vin d'Alicante 1ère qualité à 48 sous (≈40 €) la bouteille, le verre compris".
C'était alors le prix du muscat de Lunel, plus cher que des vins parmi les meilleurs Bordeaux.
Pour comparaison, le vin de Tavel était vendu 16 sous, verre compris aussi.
Était-ce cette faveur qui avait incité, à la même époque, des vignerons du Gard à introduire "des plantes étrangères, connues vulgairement sous les noms de Spart (= Mourvèdre), d'Aramon, de Carignan, d'Alicante (= Grenache) et de Mourastel (= Mor[r]astel ?)" ? La Société d'agriculture du département de l'Hérault mit en concours, en mai 1812, un mémoire sur les mérites de cette °innovation° (V°ici).
La Société admettait cette "détermination ... de donner à nos vins plus de corps, de couleur qu'ils n'en avaient auparavant, attendu que cette dernière qualité est une de celles qui en procurent un débouché plus prompt, plus sûr et plus avantageux."
Mais "ces espèces étrangères [donneraient] des produits moins assurés que ceux que l'on obtient des espèces du pays ; on les croit plus susceptibles que ces dernières d'éprouver l'impression des divers météores (= aléas climatiques) qui se manifestent souvent à l'époque du développement du bourgeon et à celle de la floraison ; on leur reproche surtout d'être extrêmement sensibles à l'influence des gelées tardives."
En 1868, le phylloxéra fait son apparition dans le Gard (à Générac ?) ; puis il est confirmé à Redessan en juillet 1869 (V°ici).
En septembre-octobre 1869, le cépage y apparaît extrêmement sensible, plus que l'Aramon et le Carignan, également atteints.
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