vendredi 27 août 2021

La place du Pont, de 1800 à aujourd'hui

Avant la Révolution,"au Pont", on est "hors la ville". Depuis que Calvisson existe dans les écrits (~1095), il n'y a ici que des chemins de communication, traversant des jardins. Les seuls bâtiments sont l'église Saint-Saturnin, son prieuré et son cimetière, et le moulin à blé près du pont sur la rivière.
Et, peut-être, un immeuble qui sera appelé "le couvent" dans les années 1770-1800 (actuellement des restaurants), sans que l'on ait encore trouvé de référence historique pour cette appellation.
Le quartier ne commencera d'être habité qu'au début du 19è siècle, quand l'envie d'air et de clarté prendra les habitants, d'abord les plus aisés. Puis il deviendra le plus populeux de la commune.

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Le plan le plus ancien que l'on connaisse de ce qui est alors devenu un but de promenade pour les habitants du "village de pente", est celui du cadastre Napoléon, de 1834.

L'Escattes court encore librement au pied des maisons du Peuple et Margarot. Il n'y a pas de lavoir, le moulin à blé et sa resclause sont bien visibles.
Au centre-ouest de la place, aujourd'hui en face d'une boulangerie, se trouve une "fontaine monumentale".
Une fontaine alimentée par une source dite "de Plaisance", courant toujours sous les terrains de la rue de Plaisance ; source qui aurait auparavant alimenté, dit-on, la maison curiale existant dans les années 1650-1750 entre l'église et les actuels restaurants.

Et juste au-dessus, vers le nord, un "pavillon chinois" installé par un cafetier pour animer la place et "y distribuer des rafraîchissements". Une construction d'abord éphémère qui sera pérennisée en mai 1830, avant de tomber en désuétude et être démolie lors du déplacement de la "fontaine monumentale".

En août 1864, le conseil municipal décide, "afin de prévenir les accidents graves qui se renouvellent fréquemment autour de cette fontaine aux époques de la fête locale [et] d’obtenir selon toute probabilité par suite de son rapprochement de la source un plus grand volume d’eau", de la déplacer vers le nord en remplacement dudit "pavillon chinois".
En même temps, seront déplacés le mur et la maisonnette du "poids public" de l'époque.

Quelques années plus tard, un croquis d'architecte est annexé au plan d'alignement du village arrêté par le préfet du Gard le 24 octobre 1871. Un plan d'alignement très vite "passé aux oubliettes" tant il était sévère, mais dont on trouve des applications ponctuelles dans quelques rues.

L'Escattes est couverte, depuis 1846, devant la maison Margarot et le lavoir est installé, depuis 1842, au pied du moulin à blé du Pont.
La "fontaine monumentale" a été déplacée vers le nord et le "poids public" avec son mur est bien visible.
Une nouvelle fontaine est apparue au centre-bas de la place : un griffon construit en 1855 à la demande des habitants qui se plaignaient de manquer d'eau, griffon alimenté cette fois par le réseau de Fontanilles.
À sa droite, on devine le socle de ce qui est recensé comme une "croix de mission", installation qui sera démolie en 1886. La croix, datée de 1817, classée "objet historique" depuis  1975, est aujourd'hui mise en valeur dans le chevet de l'église.

Cocasserie du temps qui passe... L’îlot d'immeubles contenant l'actuelle "maison Ortuno" est mentionné comme étant à démolir dès que possible.

En 1894, la Municipalité décide aménagement et extension du circuit de la source de Fontanilles.
Le griffon est alors transporté vers son emplacement actuel, déjà ombragé par les platanes.

Au plan cadastral de 1955 (ci-dessous), la bascule et la maisonnette du "poids public" sont toujours présentes.
Et on devine la trace du muret qui délimite sous les platanes l'aire de jeu des pétanqueurs.
Le garage annexe de la gendarmerie, devenu préau pour cinéma de plein air, qui longeait l'actuel passage des Encoules (on devrait écrire "Ancoules") au nord de l'église, est démoli pendant les années 1994-1996.

La voisine de la maison Ortuno est démolie vers 2005 pour laisser la place à un "abribus". Dans le même temps, la municipalité remplace le sable des pétanqueurs par le "podium" actuel en béton avec ses trois marches, supprimant ainsi un asile de convivialité.

La "Maison Ortuno" a (finalement) été démolie au printemps 2021.


L'emplacement est aujourd'hui occupé par une nouvelle construction municipale, la "Maison de l'information", à vocation d'accueil pour les formalités administratives et de bureau de tourisme.