mardi 26 mars 2024

En badant... De la Placette au lavoir de Florent

Sur le flanc nord de la place, deux maisons aujourd'hui disparues, °remplacées° par le parking pour automobiles, haut et bas :
- le moulin à huile, qui cessa de fonctionner peu après l'année 1956 lorsque la plupart des oliviers eurent gelé à cause de l'épisode de grand froid du mois de février ; mais l'immeuble ne fut démoli que dans les années 1970.
- la maison dite °seigneuriale° par les *Historiens Anciens de Calvisson* ; en fait une maison achetée en avril 1642 par la Baronne de Calvisson pour y loger son jardinier.

→ Sortir de la place par la rue du Moulin à huile (en 1649, le "chemin qui va de l'eau au griffon), au nord, et prendre à gauche la rue Baratier.

Aux nos 38bis, 40 et 42 (flanc nord de la rue), la façade de maisons récemment rénovées porte un cadran solaire marqué "TARDIUS EST CAMPUTAS (il est plus tard que tu [ne] penses) - 1844".

→ Au carrefour suivant (rues Baratier, de Florent, des Fontaines, des Garrigues et Fontvieille -la mal nommée-) demi-tour à gauche, sur place, pour voir le débouché de la rue des Fontaines.

Face à vous, se trouvait à la fin du Moyen Âge la "porte de Flourans", l'une des quatre portes fermant la ville, en cas d'épidémie de peste notamment, quand un "Bureau de la Santé" était instauré pour, entre autres, délivrer des "bulletins de santé" aux habitants pour leur permettre d'entrer et sortir de la Ville, et un "Capitaine de Santé" institué pour mener des rondes de surveillance.
Les trois autres portes étaient Le Pont (la plus importante, au bas de l'actuelle Grand-rue), de Pradon (au bas de la rue Pradonne) et de l’Herboux (peut-être au bas de l'actuelle rue du Temple).
La maison visible à droite, à l'angle de la rue des Garrigues, porte des traces de démolition/reconstruction, ... peut-être les stigmates des piliers de cette Porte de Flourans.

→ Poursuivre dans la rue de Florent jusqu'à croiser la rue Paloquine (sur la gauche).

À gauche, à moitié enterré, ce qui reste visible de la Fontaine de l'Inquête : le déversoir du bassin ; bassin qui servait autrefois d’abreuvoir pour les animaux. Le reste a été enfoui par la terrasse de la maison attenante.

À l'origine alimentée par par une source °personnelle° descendant de la colline du Château (la trace en est encore visible par un cassis dans le chemin de l'Espendidou), l’Inquête fut la première fontaine alimentée en 1895 par la source de Fontanille, comme l'ont été progressivement presque tous les points d'eau du village.


L'inquête de Paloquine

→ L'inquête -inquette, enquête, inquant, enquant-, diverses appellations et graphies pour une même pratique : la vente aux enchères publiques (vente à l'encan), connue depuis temps immémorial.
Le préposé à l'animation de la vente agissait à l'instar d'un commissaire-priseur actuel mais il se tenait alors debout sur la "pierre d'inquant".
Une pierre d'inquant vraisemblablement présente près de cette fontaine, située "hors les murs" donc pour des enchères ouvertes aux "étrangers", les pierres situées "en ville" étant pour les ventes réservées aux "habitants" et aux "manants" (résidants non reçus comme habitants).
Une apellation ancienne : au compoix de 1664, on trouve "Lanquette de Palanquine" citée comme limite partielle de la clausade du Puech de la Bade.

→ Paloquine -Palanquine, Palauquine, Palouquine-, diverses appellations et graphies pour un même lieu : un quartier "hors les murs" toujours un peu °isolé° dans l'esprit des habitants (la rue Paloquine en est depuis toujours °l'artère principale° ... et on dit que les seigneurs de Calvisson y passaient pour monter au château ... afin d'éviter la foule de la Ville ...).
Déjà citée dans un acte notarié d'octobre 1445, lorsque la Ville était sur la colline devenue en 1588 le "fort vieux", "la Palanquine" était peut-être alors protégée par une palanque, une clôture défensive faite de pieux jointifs fichés en terre.


→ Prendre à droite la rue du Lavoir, vers le lavoir de Florent

L'ensemble de bassins visible aujourd'hui a été établi au début du 19è siècle ; il est le plus ancien et le plus vaste des lavoirs °modernes° de la commune.
Mais on trouve une "fontaine de Flouran", avec des bassins, citée dans des actes notariés du 15ème siècle ; certains le datent même du début des années 1300.
Il était autrefois alimenté par une résurgence appelée "La Grenouille", qui sourdait sous la chaussée, à mi-chemin entre le lavoir et la fontaine de l'Inquête ; en septembre 2017, des travaux de réfection de la voirie ont permis d'en retrouver la citerne : elle était complètement sèche, visiblement depuis longtemps. Depuis 1895, le lavoir est raccordé au réseau de Fontanille.
L'abri en son bout, construit en 1865, permettait de faire bouillir le linge en toute saison. Une plaque explicative apposée sur son flanc montre les "bugadières", qui en faisaient un lieu de rencontres et de convivialité ... puis transportaient le linge lavé à °l'espandidou° (= l'étendoir) pour le faire sécher.

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