lundi 25 mars 2024

En badant... Du parking du 8 mai au Griffon de la Placette

J'ai élaboré en 2015, dans le cadre du Conseil des Sages, des circuits de visite qui ont été repris sur le site Internet de la Mairie. Alors basés sur des renseignements, écrits et/ou oraux, recueillis des *Historiens Anciens de Calvisson*, les commentaires ont vieilli et ont souvent été démentis par le contenu des registres anciens numérisés en 2021 à l'initiative de la Mairie (V° Brozer).
Les articles "En badant..." ont été actualisés en conséquence.


→ Sortir du parking par la passerelle sur l'Escatte

La passerelle qui enjambe l'Escatte,
rivière dite aussi "le ruisseau de Calvisson", fut installée en 1992 à la fin des travaux de "recalibrage bétonné" du cours d'eau, consécutifs à la grande crue de 1988. Des repères de crue parsèment ses abords.
La rivière est appelée dans les registres anciens récemment numérisés "la Cagalaure" (un mot dérivé de la racine occitane "cagar", qui n'a jamais signifié "escargot"...)

Dans le Passage de Plaisance qui suit, à droite, est cachée dans un jardin la "Font Vieille", la source la plus ancienne du village (les consuls ont dit "elle n'a jamais tari").
À gauche, un moulin à huile était installé depuis les années 1600 et une fabrique d’eau-de-vie s'y ajouta au 19ème siècle.

→ À droite dans la rue Baratier puis tout de suite à gauche la rue du Liquoriste

La rue du Liquoriste
ainsi nommée, dit-on, parce qu'y habitait dans les années 1900 un fabricant de liqueurs dont la distillerie était quelques pas en arrière, dans la rue Baratier... De 1600 à 1900, c’était la rue de la Ro(u)quette ; plus avant, on l'appelait la rue Bo(u)ssu(d)e ...
De suite à droite, au n°1, une porte cachée par un superbe jasmin étoilé. La clé de voûte de la fenêtre, à gauche de la porte, est gravée "1700".
Puis au n°5, une coquille, en creux, marquée "1766", reste du tympan d'une porte ancienne sacrifiée pour un usage moderne de l'immeuble.

→ plus haut, prendre à droite la rue Hugues

La rue Hugues, éclairée par quelques immeubles récemment rénovés,
est ainsi appelée depuis la Révolution ; c'était au compoix de 1588 la rue "de Nahugues" (un nom de famille ?) puis au compoix de 1664 la rue "du Peiriguis (=pierrier) de Nahugues" (un lieu très caillouteux ? ou des vestiges de démolitions ?).
Le côté nord (à droite en montant) était alors occupé par de nombreux jardins, seul le côté sud paraissant habité : l'entrée secondaire des °belles maisons° de la "rue Droite" et, peut-être, l'habitation des gens de maison.
Plusieurs clefs de voûte ou de linteau portent des dates de la fin du 18è siècle ; ainsi à gauche, entre les nos 8 et 6, une porte autrefois cochère est gravée "1771" (difficilement lisible) à la clef de voûte et donne accès à la cour d'une maison ayant façade principale sur la Grand-rue.

→ après la rue de la Mairie, prendre à gauche la rue Seguin

Au n° 6, une porte, déjà ancienne, est enchâssée dans la voûte d'une encore plus vieille échoppe marquée "1650 C. G.". Mais ce n'est pas, semble-t-il, la porte la plus ancienne de la Ville.

→ En continuant, on arrive derrière les Halles ; on en fera le tour plus tard. Prendre à droite la rue des Fontaines.

Cette partie de la rue fut ouverte en 1646, lors de la construction de la halle. Alors dénommée , pendant longtemps, "rue Neuve", elle fut ensuite, en période plus contemporaine, surnommée "le Boulevard". Elle montre plusieurs maisons anciennes aux façades rénovées.
Au n° 8, une fenêtre à meneaux.
Au n° 10, une porte voûtée, à la clé décorée (une feuille ?, un bénitier ?, une coquille Saint-Jacques ?).

→ Après avoir laissé à gauche la rue du Chemin neuf, prendre à droite sur la place du Docteur Farel et son "griffon".

Le Dr Gédéon Farel, natif de Congénies, le "bon Docteur Farel", habita et exerça comme médecin sur cette place (maison bordée de rouge sur l'illustration qui suit) de 1872 à 1920 ; °hygiéniste° de la toute première heure, il fit mettre en état le chemin d'accès au Roc de Gachonne (les Moulins), où il installa une °base de loisirs° (avec pour devise : "du bleu vers le bleu") pour que tous, même malades, et surtout les jeunes puissent profiter du grand air.
En 1911, il dessina et fit installer la table d'orientation qui est actuellement sur le moulin municipal alors surnommé "moulin ébréché", qu’il fit personnellement remettre en état.

Un griffon °trône° sur cette place, appelée autrefois "la Placette".
Le premier griffon du village (150 kg de fer et 100 kg de plomb) fut édifié ici en 1592 sur décision unanime prise en conseil consulaire.
Les habitants du village creusèrent alors, en 7 mois, au pic et à la pelle, un fossé de près de 600 mètres de long, garni d’une conduite en bourneaux de terre cuite, pour amener l’eau depuis la source de Fontanille, la source "historique" du village.
En mai 1596, le baron obtient du conseil "de faire venir l'eau qui tombe du breuvoir du griffon par bourneaux jusqu'à son jardin pour l'arroser". C'est encore aujourd'hui le trajet de l'exutoire du griffon vers la rivière.
Griffon et conduite furent réparés, changés et "modernisés" plusieurs fois jusqu’en 1895 et le circuit d’eau fut progressivement agrandi pour desservir les quartiers bas, du Pont et de l'Herboux.
Le monument visible aujourd’hui a été construit en 1847. L'obélisque de ce "griffon du milieu" était auparavant peint de tricolore pour commémorer la Révolution de 1848 ; la peinture était encore visible jusque dans les années 1960.

La légende du griffon

Les tenants de la Théorie des *Historiens Anciens de Calvisson* soutiennent qu'un point d'eau existait à cet endroit avant la construction du griffon (dès 1482 ?), griffon qui aurait été d'abord alimenté par un fossé à ciel ouvert. Mais...

Aucune source ne semble avoir jamais surgi à cet endroit, puisqu'en 1592 on décide de faire venir l'eau depuis Fontanille...
Et quand on regarde attentivement le parcours de l'alimention (illustration ci-contre), on s'aperçoit qu'il y a dans la rue de Florent, au croisement avec les rues des Fontaines, Baratier, des Garrigues et Fontvieille, un "point bas" (98,34m au nivellement réalisé en 1895 - en rouge sur l'illustration) tandis qu'il y a ensuite dans la rue des Fontaines à l'ouverture sur la place du Docteur Farel un "point haut" (100,40m - en vert).

Alors, une question de -trop ?- simples observation et bon sens : l'eau peut-elle "remonter une pente" (≈ 2m à gravir...) dans un fossé à ciel ouvert ?
La réponse, également de simple bon sens, suffit pour anéantir (une nouvelle fois...) cette légende du fossé à ciel ouvert.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci pour vos contributions