Un bâtiment °allégorique°, porteur d'une légende peut-être la plus tenace de celles qui encombrent la petite histoire de la Ville...
Il est aujourd'hui occupé, depuis 2017, par un restaurant-débit de boissons à l'enseigne "Le Carpe Diem" (illustration ci-contre).
Il était auparavant dénommé "Maison de l'Agriculture" (pourquoi ?) quand le Conseil municipal décida, en juillet 2015, de le céder dans le cadre d'un appel à projets destiné à revitaliser la place du Pont.
La salle où est aujourd'hui le bar était alors occupée, les dimanches matins d'été seulement, par l'Association des Communes de la Vaunage comme "bureau de tourisme", avec un succès certain.
Si mon souvenir est bon, se tenaient dans les autres salles, de temps à autre, des réunions "institutionnelles" ... dont on a perdu la mémoire.
Son histoire pendant le 20è siècle est pour le moment inconnue.
Au cadastre Napoléon, c'est une habitation avec moulin à eau -à farine-, avec écluse et jardin, imposée pour 1841 au nom de Jean Thérond, veuf.
Le lavoir est installé en 1842 à l'emplacement où on le voit toujours (mais les bacs à rincer ont été enfouis en novembre 2004 pour le cheminement piétonnier depuis le parking du 8 mai).
François Verdier en devient propriétaire pour 1848 ; en 1860, il abandonne le fonctionnement hydraulique en y faisant installer une machine à vapeur ; puis en 1864, il fait agrandir le bâtiment (vraisemblablement par surélévation).
En 1871, le moulin est la propriété de Jacques Farinière fils, puis en 1877 de Gustave Gilly ; enfin en 1907, le moulin appartient à Mme veuve Salzmann née Gilly (vraisemblablement la même famille).
Voilà pour l'époque historique "contemporaine". Qu'en est-il plus avant dans le temps ?
Au compoix °de 1588°, le compte de Dournin Valz ne mentionne à son origine ni jardin ni moulin. Mais il est augmenté (quand ?, vraisemblablement en 1596-1598), en suite des possessions de Jane de Broulha sa femme, de l'article suivant :
Ainsi donc, lorsque le compoix fut élaboré en 1588, le moulin du Pont n'existait pas ...
Isaac Valz devient propriétaire en 1636 de "deux tiers de la moitié d'un moulin à blé près du Pont ayant deux coups, confronte du levant la carriere, couchant et midi la rivière, aure le jardin de Estienne Valz" (V°Brozer), En novembre 1654 il cède à son fils François, ministre de la parole de Dieu (pasteur) à Aimargues, le tiers de ce moulin à blé appelé "le Moulin du Pont" (V°Brozer).
En avril 1645, Jehan Serre vieux est imposé pour 1/6 de ce moulin "à blé".
Il est ainsi décrit et confronté (V°Brozer et le montage ci-contre) : "... un moulin à blé près le Pont sur la rivière de Cagalaure ... confronte du levant le chemin, couchant la rivière, d'aure [Jacques] Therond, marin l'aisance du moulin ... ayant deux meules ...".
Toutes ces parts indivises passeront par divers propriétaires avant que le moulin soit imposé au nom de Jean Thérond au cadastre Napoléon.
La légende du moulin
Les tenants de la Théorie des ✶Historiens Anciens de Calvisson✶ voient dans ce moulin le premier temple protestant, construit de 1591 à 1596 sous l'égide de la Communauté consulaire. Ils prennent pour seule référence le livre "Calvisson", de Hubert Rouger, paru en ... 1913.
Cette théorie est reprise, sans apport nouveau, par des associations °modernes° qui négligent (volontairement ?) d'autres auteurs (G. Fabre en 1869, A.-D. Rabinel en 1966 et I. Exbrayat en 1985, pour exemples) qui situent ce premier temple dans la rue Baratier, ; des associations qui parfois se contredisent dans deux pages distantes du même ouvrage ...
Quoi qu'il en soit, il y a unanimité sur un point : le temple fut construit dans ou près du moulin à huile de la Communauté ; or le moulin du Pont est un moulin à blé ayant toujours appartenu à des personnes privées... y compris dans le temps où le premier temple fut servi (1596-1648) ; de plus ... il n'existait vraisemblablement pas quand la construction de ce premier temple fut entreprise...
Une double incohérence qui vide la théorie de tout fondement ... Et qui aurait échappé à la sagacité de ses sectateurs ?
Mais le temple fut achevé début 1596 : un conseil général y est tenu le 10 mars 1596 "à l'issue du prêche" ; alors, pourquoi "1597 de may" ?
Et pourquoi avoir négligé I. Exbrayat qui écrit : "pierre d'ogive du corps de garde du pont de Cagaraule" ? ... Corps de garde qui aurait pu abriter le "garde-porte" recruté par les consuls et chargé de "donner la passade aux pauvres passants" lors d'une épidémie de peste ayant commencé en février 1597 ? ... Corps de garde dénommé "la petite masure" démolie en 1770 quand la porte du Pont fut entièrement reconstruite ?
Des éléments °dérangeants° ayant là encore échappé à leur sagacité ? ou volontairement ignorés ?...
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