jeudi 25 avril 2024

En badant... Du lavoir de Florent à la Place

→ Remonter la rue du Lavoir, puis la rue Paloquine, suivant le chemin des bugadières. Prendre à gache la rue Neuve.

Une rue vraiment Neuve, la plus récente du "village de pente", ouverte en 1869. La grille d'un portail ouvre un aperçu sur le "clos admirable", un verger de nombreux arbres établi au début des années 1980 et son potager, "jardin protégé" par décision municipale.
Un clos acquis par Jean Cardot, sculpteur renommé (statue du Général de Gaulle -Champs Élysées, près du Grand Palais-, Flamme de la Liberté -jardins de la résidence de l'ambassadeur des États-Unis à Paris-, entre autres) qui avait sa résidence d'été dans la rue des Garrigues.
Ce clos a remplacé une vigne qui existait là de temps immémorial.

→ Continuer la rue pour arriver sur la place Jean Cavalier.

Jean Cavalier, fameux chef camisard, fut vaincu le 16 avril 1704 par le Maréchal de Montrevel ; un lieu-dit à Boissières, commune voisine, est encore nommé "le Champ de Bataille". Il fut assigné à résidence à Calvisson avec sa troupe pendant le temps des négociations de l'arrêt des combats.
Il arriva le 19 mai 1704 avec ses compagnons et on l’installa dans cette maison, alors "la plus belle de la ville" ; il y resta jusqu'au 28 mai.
Les protestants furent autorisés à pratiquer librement leur culte pendant cette "Décade de Calvisson". Plus de 10 000 (on dit aussi 40 000), venant parfois de très loin, y participèrent.
Les négociations ayant échoué, Cavalier annonça sa soumission et fut abandonné par sa troupe.

→ Poursuivre par la « carrière Estrecha » (la « rue étroite » en occitan), monter à droite la rue de la Tranchée et prendre à gauche la rue des Moulins jusquà croiser la rue de l'Hôpital.

En montant à droite, on trouvera les vestiges du "Château de Guillaume de Nogaret" puis, en continuant de monter, les Trois Moulins du Roc de Gachone. Mais il faudra revenir ...

En face, à l'angle avec la Traverse des Clos, se trouvait avant la Révolution "l'Hôpital des Pauvres", géré par les élus protestants de la Communauté consulaire ; étant peut-être à l'origine une léproserie, son existence est attestée avant 1450.
Il servit d’asile aux pauvres jusque dans les années 1725 et fut vendu comme "bien national" à la Révolution.

Sur ce chemin, fort emprunté alors par les habitants pour °aller à leurs champs°, était la "Barrière de l'Hôpital" ; une simple "barrière", qui laissait vraisemblablement l'hôpital °hors les murs° ... et censée protéger la Ville des intrusions, peut-être moins nombreuses en ce lieu d'accès moins facile.

→ Descendre la rue de l’Hôpital à main gauche.

Au n° 10, à gauche, la clef de voûte de la fenêtre est datée "1748".
Au n° 13, sur la droite, une maison ancienne ayant abrité une chapelle méthodiste qui a été établie en 1897 et aurait été servie jusqu'en 1960.
La Vaunage fut parmi les plus anciennes places de la religion méthodiste. Des fidèles sont mentionnés à Calvisson dès 1858.


Un voyage à bicyclette
En mars 1897, le pasteur Émile Bertrand. propriétaire de la maison, effectue un long voyage à bicyclette à travers l’Algérie. Parti début mars de Congénies, il prend le bateau à Sète pour Alger.
Il pédale jusqu’à Sétif sous la pluie, en passant par Menerville (Themia), Palestro (Lakhdaria), Bouira, Aumale (Sour El Ghozlan). De Sétif il va à Constantine, fait un rapide aller et retour jusqu’à Tunis, va dans le sud approcher le désert à Batna, et revient à Sétif.
Les Berbères rencontrés racontent qu’ils ont vu "un roumi sur son chameau de fer".
Il part ensuite pour Bougie et arrive enfin à Il Maten, lieu de la mission évangélique méthodiste. De là, il visite Moknéa et Tabaroust. Puis il revient à Alger ; enfin début avril il est de retour à Congénies, toujours à bicyclette.
Extraits d'un mémoire de Master-Recherche 2 présenté par Jean-Louis PRUNIER,
aujourd'hui président de la Société d’étude du méthodisme français,
à l'Institut Protestant de Théologie aux Facultés de Théologie de Montpellier et de Paris.

Plus bas, sur votre gauche, vue sur la cour de la Médiathèque. °Fille spirituelle° de la "Bibliothèque populaire" constituée dans l'Hôtel de Ville en 1903, elle est installée depuis 2007 dans cette "école des filles" construite en 1910/1912 à l'emplacement d'immeubles datant du 16ème siècle, notamment l'ancienne Maison de Ville et le "Grand Four" (qui avait été aménagé en école enfantine dès 1840).
Cette deuxième °école Jules Ferry° abritait deux "classes élémentaires" et une "école d'asile" (on dirait aujourd'hui "école maternelle") où seules des femmes étaient autorisées pour l’encadrement des enfants.

Au débouché de la rue sur la droite, dans la rue du Temple, on peut voir ... le Temple.
Il est construit sur l'emplacement du deuxième temple de la Ville, achevé en 1656 et rasé en 1685, suite à la révocation par le roi Louis XIV de l'Édit de Nantes.
Sa construction fut achevée en 1821, suivant les plans de l'architecte Charles-Étienne Durand surnommé "Durand les colonnes" (tous les temples qu'il a dessinés s'ouvrent sous un fronton triangulaire supporté par des colonnes doriques). Le clocher fut ajouté plus tard, vers 1840.


La légende de la cloche du temple

On dit que la cloche qui fut installée dans le clocher avait un son qui ne plaisait pas aux fidèles. Elle fut alors jetée à bas et, conformément au contrat, refondue sur place.
Une fois remontée, elle avait "le bon son".

Mais la lecture des conseils municipaux de l'époque laisse présumer une autre version.
En février 1847, la cloche du temple est fêlée. Sur demande du Consistoire, la Municipalité prend alors en charge la descente, la refonte et la remontée de cette cloche.
(N.B. Quelque temps auparavant, la Fabrique [église catholique] avait demandé °une subvention° pour quelques petits travaux indispensables à l'église Saint-Saturnin. La Municipalité avait alors répondu qu'elle n'en avait pas les moyens...)


→ Prendre à gauche pour arriver sur la place des Halles.