Un élément ancien du *mobilier urbain*, aujourd'hui malheureusement amputé et enchâssé dans son caveau de béton et ferraille ... et dégradé ...
Son installation fut décidée par délibération du conseil municipal du 18 mai 1842, pour remplacer deux auges servant déjà de lavoir et abreuvoir, "trop petites pour les besoins du quartier du Pont".
Ces auges, semblant être ici présentes de temps immémorial, étaient vraisemblablement posées sur la fugine (le chenal d'évacuation de l'eau) du moulin à blé qu'était, alors et depuis 1590, le bâtiment abritant aujourd'hui le restaurant *Carpe Diem* ; elles pouvaient ainsi être alimentées par l'eau de la rivière, s'échappant après qu'elle ait fait tourner les meules du moulin.
Elles semblent avoir été un temps alimentées par les eaux s'échappant en surplus de la "fontaine monumentale" installée au milieu de la place (voir l'article d'août 2021 sur la place du Pont).
Mais cette "fontaine monumentale", alimentée elle-même par la source dite "de Plaisance" (car elle courait et court toujours sous l'actuelle rue de Plaisance où plusieurs jardins ont des puits) était souvent à sec, tellement que le conseil municipal envisagea en août 1850 de construire "un canal" au-dessus de la rivière -nommée "la Meurthe" dans cette délibération- pour alimenter "les bassins du Pont" depuis la source de la Font-Vieille.
Cette "fontaine monumentale" sera déplacée en 1864 au nord de la place, puis démolie en 1895.
Un nouveau griffon, alimenté cette fois depuis la Grand-rue par le réseau de Fontanille, est construit sur la place en 1855 ; il sera déplacé en 1895 au nord de la place, là où on peut toujours le voir couler.
Les "eaux superflues" de ce griffon (Conseil municipal de mai 1851) alimenteront le lavoir.
Le réseau de Fontanille sera rénové et étendu en 1895/96. Mais il semble que le lavoir n'y sera directement raccordé qu'au début des années 1900. La carte postale ci-contre (collection municipale), ayant circulé en 1909, montre des travaux qui pourraient correspondre à ce raccordement.
Aujourd'hui le lavoir est toujours alimenté par ce réseau de Fontanille.
En 2005, un passage pour piétons est aménagé le long de la rivière entre le parking du 8 mai et la place du Pont ; et le tour du lavoir, jusque là couvert de sable et en pente douce, est rehaussé et bétonné.
L'aspect du lavoir est alors amputé de ses bacs à rincer, enfouis sous une poutrelle de ferraille ; et ce qui en reste visible, la seule partie *lavoir* ou *abreuvoir*, est enchâssé dans son caveau de béton ... et se dégrade (nombreuses fissures, fentes et lézardes) au fil du temps.
C'est ainsi que nous le voyons aujourd'hui.
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