dimanche 20 avril 2025

Un mal qui répand la terreur...

... La Peste, puisqu'il faut l'appeler par son nom ... [Jean de La Fontaine - Les animaux malades de la peste].

Le "mal contagieux" qui, aux 16è et 17è siècles, a périodiquement rythmé la vie de la Ville.
On en trouve mention en plusieurs délibérations consulaires.

En février 1597, "des pauvres vont en foule de pèlerins pour mettre la peste par le pays" (V° Brozer).
"Messieurs les consuls regarderont de louer un homme pour un mois pour faire garde et donner la passade aux pauvres passants et pour ce faire seront tous les jours deux femmes qui feront la quête par les maisons pour distribuer ce qu'elles amasseront aux pauvres passants".

En février 1603, la peste est dans le Dauphiné. On reconduit pour un mois le dispositif de 1597.
En avril 1604, "la maladie est à Souvignargues ; plusieurs en sont morts soudainement". On reconduit le dispositif une nouvelle fois.

En juillet 1632, "la contagion n'est guère loin de notre lieu". On "mettra une garde [pour] ne laisser entrer personne sans bulletin ... ni les pauvres mais [on] leur donnera la passade".

En août 1638, "la contagion est à la Ville de Lyon". Un "Capitaine de Santé" est député, qui sera chargé de garder les portes, faire des rondes et vérifier "les bulletins de santé".

Début avril 1640, sur information des consuls de Nîmes, on "ferme les traverses et avenues, excepté Flouran, Le Pont & Pradon, lesquelles on laissera pour entrer et sortir du présent lieu" mais que l'on fait garder pour que "les pauvres, atteints du mal contagieux, n'entrent point".
Quelques jours pus tard, on enverra "à la Ville de Montpellier pour acheter des drogues contre la maladie pour les malades jusques à la somme de cent livres (≈ 2 600 €)" puis "des drogues pour désinfecter les maisons" ; les ails seront rapportées à la Maison commune début octobre,
De début mai à fin juin, cinq "Bureau de Santé", composés de plusieurs notables, seront assemblés, en général dans le temple, pour statuer sur les déplacements des habitants et sur le nettoyage des véhicules et outils alors utilisés.

En novembre 1640, "la contagion est au lieu de Langlade".
On ferme la Ville et on expulse les"étrangers" ; et on rétablit pour une semaine un Bureau de Santé composé de quatre notables.

En août 1649, "le mal contagieux est à Beaucaire & autres lieux ... et ils se sont fermés en attendant à la volonté de Dieu ...".
Six notables sont désignés pour faire fermer la Ville et "commettre un capitaine de santé", rémunéré 12 livres (≈ 272 €) par mois de fonction, pour patrouiller, y compris pendant la nuit, et vérifier les bulletins de santé de ceux qui voudront entrer dans la Ville.
Un "Bureau pour la Garde de la Santé", composé de 8 notables est établi ; il sera assemblé à intervalles réguliers de août à décembre 1649 pour autoriser, ou non, les sorties des habitants et les entrées des "étrangers" ; ses délibérations sont couchées sur 146 pages du registre consulaire de 1649.

En janvier 1650 "on a oui dire que à la ville d'Aix-en-Provence & à la ville d'Anduze il y a quelque excès (= accès ?) de peste (c'est la première fois que l'on prononce et écrit °le° mot...).
On reconduit le dispositif °Bureau et Capitaine de Santé° pour le mois de février.

En avril 1650, "Belle Garde & autres lieux sont attaqués de la maladie contagieuse".
On poursuit le dispositif avec un bureau de 7 notables, renouvelés tous les 7 jours, et un Capitaine de Santé, également renouvelé et cette fois-ci non rémunéré.

À suivre